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Le sac de Manue
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3 avril 2009

L'amitié est plus forte que tout

(olala, comme il est bien mon titre... J'avoue qu'il a peu de rapport avec le reste, mais je suis assez satisfaite de l'avoir trouvé, donc je vous le mets avant que je l'oublie, c'est un peu comme ça avec les idées de génie, ça passe et pfiout, à peine le temps de sortir un stylo et c'est fini)

Alors.

Je suis un peu embêtée.

Il y a quelques mois, Amélie et Philémon avaient tous les deux parlé sur leurs blogs respectifs d'un livre qui leur est cher: L'Eclipse, de Revzani.

A l'époque, j'avais aimé leurs billets, et même si je craignais un peu ma réaction face au thème principal de ce livre - la maladie d'Alzeihmer vue par le mari de la personne qui en est atteinte -, j'avais été tentée.

J'ai gardé ce bouquin au chaud, le temps pour moi d'être prête et de faire de la place dans ma vie pour cette expérience littéraire. Et puis un jour, je l'ai ouvert et j'ai lu.

...

Pfiouuuuuuuuuuuuuu.

1. J'ai commencé le 17 février. J'en suis à la page 70. Il m'en reste 127.

2. Lire ça le soir, c'est mauvais. Parce que soit je m'endors au bout de six lignes en oubliant d'éteindre la lumière, soit je fais des cauchemars (ou les deux).

3. Déjà qu'en ce moment, je déprime, mais alors là. Alors là. Ca me laisse... Mais complètement. (ça va, hein, on a le droit de pas finir ses phrases, j'en connais d'autres à qui ça arrive)

4. Je crois que je préfère largement les textes d'Amélie et Philou que le bouquin en lui-même.

Ce n'est pas que je n'aime pas. Mais j'ai vraiment du mal. L'histoire me parle, les sentiments que Revzani explorent me parlent, j'entends sa douleur, ses hauts, ses bas, les réflexions intérieures que l'on peut avoir vis-à-vis de quelqu'un que l'on aime et pour lesquelles on peut ressentir de la honte, de la tristesse, de la colère. La nostalgie pour le passé, je comprends, l'envie de revenir en arrière et le désespoir que cela soit irrémédiable et définitivement impossible, aussi. La rage que l'on peut éprouver à avoir face à soi quelqu'un qui n'est plus ce qu'il était, ce pour quoi on l'aimait, et la peine à se dire que la vie doit tenir malgré tout.

Mais ce qui me gêne, c'est cette impression que le passé était parfait, impeccable, irréprochable, que l'amour était total, absolu, grandiose et immaculé. Je peux comprendre que face à une adversité comme celle de la maladie d'Alzeihmer, et quand on sait quel destin elle réserve, on puisse embellir ses souvenirs. Mais je ne suis pas émue par ceux qui zappent les réalités difficiles du passé pour en faire un Eden perdu à jamais. Personnellement, les "Ah, mon amour! ma chérie! Elle tant aimée!" toutes les trois pages, ça me fatigue.

Non pas que je doute de son amour. Mais disons que la manière de l'exprimer me laisse de marbre. Le style est pas mal, mais je suis plus sensible à une écriture plus sobre, où le sentiment respire par les silences, les phrases simples. Dans l'Eclipse, il y a un nombre incalculable de phrases qui commencent par "Oui", et vous savez, c'est comme les gens qui finissent toujours leurs phrases par "quoi", ou qui les commencent par "bin" ou "euh". C'est le genre de trucs qui fait qu'à partir du moment où vous avez pris conscience du tic, vous passez votre temps à le guetter, quitte à ne plus rien entendre d'autre.

Là, c'est pareil. J'ai peu fait attention au reste, guettant le prochain "oui" qui émergerait du texte.

Je ne suis pas sûre de le finir. Je vis les instants que Revzani décrit, et si ce n'est pas Alzeihmer, c'est autre chose, tout aussi pénible. Je n'ai pas de plaisir à lire ce que ma réalité me donne. Je ne trouve pas de réconfort à savoir qu'il a pu ressentir les mêmes choses que moi.

C'est un avis personnel. Mais je comprends qu'il puisse toucher. Je ne suis juste pas le bon public.


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Commentaires
C
J'étais aussi tentée de lire ce livre en lisant les coms de Phil et de Lili. Je sais que je ne suis pas encore prête. Difficile de donner un qualificatif à un amour. Ce que je ressens aujourd'hui alors qu'il n'est plus là, c'est que j'étais une femme comblée, sereine et épanouie. Que j'ai vécu des années merveilleuses auprès de lui, avec lui. Que le vide qu'il a laissé est insondable. Qu'il était heureux avec moi autant que je l'étais avec lui. Nous étions un couple. Une famille aussi avec nos deux enfants. L'amour ne se divise pas, il se multiplie.<br /> Et puis les livres, c'est toujours une rencontre. Il faut le bon moment, la bonne personne. Sinon franchement c'est pas grave. Il y en a des millions d'autres !<br /> Bises à toi
E
Philou & Amélie > comme je le dis en dernière phrase, je ne suis pas le bon public. Je comprends qu'il puisse plaire, mais en ce qui me concerne, je n'ai pas été émue comme vous avez pu l'être. <br /> <br /> Il m'ennuie, c'est tout, et ce n'est pas une affirmation générale sur ce livre, c'est simplement mon avis. Peut-être que si je le relis à un autre moment de ma vie, il me touchera mais pour l'instant ce n'est pas le cas.
P
Je te confirme, Manue, que Serge et Danielle ont vécu un amour fusionnel de plus de cinquante ans, refusant de faire un enfant pour ne pas avoir de tierce personne en eux, et n'ont été séparés que quelques jours en tout pendant toutes ces années. Donc ça existe, même si ça semble irréel.<br /> Il faut lire "Les années Lula" et "Les années lumières", qui racontent leur rencontre, l'évidence de leur amour, la décision de vivre cette rencontre jusqu'à essoufflement.<br /> C'est pour ça qu'il y a tellement d'émotion dans ce livre.<br /> Je ne suis pas d'accord quand tu dis que le livre est chiant et qu'il entraîne dans la déprime. Il fait écho avec sa propre vie juste au moment où on le lit, mais ce n'est pas un déclencheur, juste un révélateur de notre propre histoire. Et chacun vit cet abandon, ce désamour, cette rupture, comme il l'entend et comme il le vit au plus profond de lui-même.<br /> Willy Ronis a vécu la même histoire après 45 ans de vie commune, il s'en explique en trois phrases, mais comme Rezvani, il a vendu la maison commune qui abritait leur bonheur pour pouvoir revivre...<br /> Moi, j'ai lu ce livre au lendemain de la mort de ma deuxième sœur, qui a tellement lutté avant de se laisser aller à la mort. Et au contraire de toi, j'y ai lu une grande leçon de vie, comme lors de la mort de ma première sœur, qui alors qu'elle était au plus mal, a écrit cette phrase qui me guide toujours : "C'est maintenant que je suis clouée au fond de ce lit que j'ai l'impression de me mettre en mouvement".<br /> Je trouve qu'il y a une belle sensibilité et un grand romantisme dans ce texte. Et c'est beau.
P
Je te confirme, Manue, que Serge et Danielle ont vécu un amour fusionnel de plus de cinquante ans, refusant de faire un enfant pour ne pas avoir de tierce personne en eux, et n'ont été séparés que quelques jours en tout pendant toutes ces années. Donc ça existe, même si ça semble irréel.<br /> Il faut lire "Les années Lula" et "Les années lumières", qui racontent leur rencontre, l'évidence de leur amour, la décision de vivre cette rencontre jusqu'à essoufflement.<br /> C'est pour ça qu'il y a tellement d'émotion dans ce livre.<br /> Je ne suis pas d'accord quand tu dis que le livre est chiant et qu'il entraîne dans la déprime. Il fait écho avec sa propre vie juste au moment où on le lit, mais ce n'est pas un déclencheur, juste un révélateur de notre propre histoire. Et chacun vit cet abandon, ce désamour, cette rupture, comme il l'entend et comme il le vit au plus profond de lui-même.<br /> Willy Ronis a vécu la même histoire après 45 ans de vie commune, il s'en explique en trois phrases, mais comme Rezvani, il a vendu la maison commune qui abritait leur bonheur pour pouvoir revivre...<br /> Moi, j'ai lu ce livre au lendemain de la mort de ma deuxième sœur, qui a tellement lutté avant de se laisser aller à la mort. Et au contraire de toi, j'y ai lu une grande leçon de vie, comme lors de la mort de ma première sœur, qui alors qu'elle était au plus mal, a écrit cette phrase qui me guide toujours : "C'est maintenant que je suis clouée au fond de ce lit que j'ai l'impression de me mettre en mouvement".<br /> Je trouve qu'il y a une belle sensibilité et un grand romantisme dans ce texte. Et c'est beau.
A
t'facon la prochaine fois qu'te vois ! j'te casse la gueule ok ?<br /> quoi t'as pas peur ?????? <br /> watcha méfies toi hein...<br /> ok je sors...
Le sac de Manue
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