(petite pause dans la grande saga de l'été qui vous fait palpiter le coeur, je le sens)
Sale vie. Pour une fois que le sport me faisait du bien. L'athlé, c'est fini.
J'aime pas l'athlé.
Ce que j'aime, c'est BôPa qui regarde l'athlé.
"Olala, regarde le ptit rouge comme il court vite!"
On s'en fiche de savoir s'il est Ethiopien, du Bahrein (comment on dit? un bahreinais? un bahreinois? un bahreinien?), ou de la Jamaïque, c'est un ptit rouge et pis tout ce qui compte, c'est qu'il court vachement vite.
Parfois, ce n'est pas le ptit rouge qui court vite, c'est le grand vert qui n'en peut plus et qui se fait rattraper par tous les autres. Ce qui aboutit inéluctablement à la constatation suivante:
"Ah bah ça y est, il est foutu, com-plè-te-ment foutu" (généralement suivi d'un rire du style "ahah" en deux syllabes).
Il est foutu. C'est la phrase préférée de BôPa. L'optimisme permanent. Qui s'accompagne souvent de "La Catastrophe", ou de "Alalala, mais qu'est-ce qu'il est nul".
En sachant que le nul court 10 secondes au 100m sur 1500m. Autant dire, un vrai gros naze.
Le plus marrant, c'est le jeu du pronostic au saut en hauteur. Passera, passera pas.
J'ai compté. Sur 15 pronostics, BôPa s'est planté 13 fois. Pour quelqu'un qui a une chance sur deux d'avoir bon, c'est pas terrible."Olaaaa, trop mal parti le Polonais, il va se planter"... Et le Polonais passe... L'ange du silence passe aussi. Sauf que pour ça, faut que je me morde les joues à force de rire comme une tordue. "Ah celui-là, il est trop fort, il va passer..." tandis que l'athlète se mange la barre, passe en dessous, ou s'éclate la tête sur le matelas."Ah merde, pas assez concentré, il passera pas la finale". Pas supporter pour deux balles, le BôPa.
Bref. Je vais être triste de ne plus assister au spectacle de BôPa et l'Athlé. Ma seule occasion de me faire les abdos tout en restant vautrée comme une truie sur le canapé, après un repas de dingue rillettes-saucisses-fromage-mars glacé.
C'est bon les vacances.