Accro à un polar
Aujourd'hui j'en suis définitivement sûre, mon genre littéraire préféré, c'est le polar. Certaines langues de vip' diront que ce n'est pas de la littérature, mais ça m'est égal. Je tiens une preuve irréfutable que ce genre là est capable de créer une dépendance à l'histoire, aux mots, aux personnages. Elle est là:
Le dernier Fred Vargas, Sous les vents de Neptune, est un anti-sommeil, anti-vie sociale, anti-je-profite-du-weekend-ensoleillé, anti-je-réponds-au-téléphone-quand-il-sonne. Il vous cloue sur votre canapé, dans votre lit et tient vos yeux explosés de fatigue par des allumettes invisibles mais solides.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vécu une telle expérience.
Ce livre est l'exemple même selon lequel le suspense ne se fait pas au détriment de l'écriture. Elle est comme j'aime, simple mais pas simpliste, précise mais pas inutile, humaine sans être larmoyante ou psycho-muche, exacte et intense.
Comme avec les bons livres, on se laisse emporter, on s'accroche, chaque minute hors de l'histoire étant un temps d'attente agaçant, puis on arrive à la fin, cette fin si bonne mais si définitive par essence. Après, il n'y a plus rien, il faut trouver autre chose.
Adamsberg est José Garcia depuis que je l'ai vu dans l'adaptation cinématographique de Pars vite et reviens tard. En lisant ce nouveau tome, Adamsberg est toujours José Garcia, j'ai lu le livre en l'imaginant dans la peau du personnage. Même chassé par ses démons et par un passé douloureux, Adamsberg reste élégant, complexe, vivant. Tout comme j'aime.
PS Spécial Céline: l'histoire se déroule entre la France et le Québec... avec l'accent chantant qui traverse les pages, du bonheur!