Jean mon Amour
Billet interdit au moins de 29 ans et demi
(même si bon, il n'y aura pas de répression, c'est du préventif, alors je sais que les jeunes d'aujourd'hui ont fait plein de trucs cochons quand nous on croyait encore que la sodomie était un pays vers la Grèce par là, et que ça ne va pas s'arranger, que genre ma fille à 10 ans un jour au repas du soir me dira qu'elle a couché avec Mike pendant la récré ce qui pourrait peut-être même me tuer sur place, et rendre son père encore plus fou, mais bon, voilà quoi, je vous aurai prévenu, c'est chaud)
Je l'ai vu droit comme un i, il était là au milieu d'une foule de femmes brûlantes comme la braise. Je n'ai vu que lui, lui et son allure incroyable. J'ai regardé le fond de mon gobelet Starbuck pour être sûre que je ne rêvais pas, j'ai vu un grand gars baraqué me regarder d'un air bizarre, j'étais bizarre, tout était bizarre, comme le sont tous les coups de foudre qui vous clouent sur place. Le monde s'est dérobé sous mes pieds, je me suis avancée et entre lui et moi ça a été immédiat.
Il m'a dit "ce sera plein pot et la maison ne fait pas crédit", j'ai répondu "tant pis, je te veux là maintenant" et je lui ai sauté dessus.
Nous avons trouvé un coin tranquille pour ne choquer personne, il y avait un miroir, Dieu sait ce que l'on peut faire avec des miroirs. Lui sur moi, moi dans lui, je nous ai regardés et si la raison ne m'avait retenue, je me serais jetée sur notre reflet, je l'aurais embrassé, je l'aurais dévoré comme une brute.
Pourtant j'en ai connu des comme lui, une quinzaine peut-être. Mais lui. Lui, il avait tous les arguments. Il était long, large, doux et intensément fait pour mon corps. Lui et moi étions là, l'un pour l'autre, accrochés comme des bêtes.
L'heure est pourtant venue de nous séparer, lui de reprendre sa forme et moi mes esprits.
Nous sommes sortis de notre cachette, froissés, décoiffés, sonnés.
Depuis ce jour, mon Jean et moi, c'est l'amour fou.