Coeur de Rockeuse
Il y a quelques temps, lors d'un billet sur Bénabar, le Chat me laissait un commentaire sur les CD sur lesquels elle avait pris du retard. Dans les noms qu'elle citait, Julien Clerc.
En lisant son mot, Proust et sa madeleine sont venus toquer à ma porte (que dis-je, ils sont entrés sans frapper, oui!). Je ne suis plus fan de Julien Clerc mais j'ai eu ma période avec. Au point que j'avais été le voir avec ma mère à l'Olympia. Ce jour-là, j'ai vu ma mère retrouver ses vingt ans, c'était fabuleux. Julien Clerc, c'est mon père et ma mère ensemble, les beaux jours avant la tristesse. Julien Clerc, c'est ce qui a survécu entre mes parents et moi, ce qui m'a retenu à leur histoire commune. Mon père est parti et Julien Clerc est resté. Jusqu'au jour où, des années plus tard, la nouvelle femme de mon père m'a offert l'album Julien. Une intrusion criminelle d'autant plus grave que ce CD est splendide et qu'il contient la chanson qui me fait pleurer comme une fille dès que je l'écoute. Depuis ce jour, entre Julien et moi, c'est fini. Mais comme parfois j'aime me faire mal et qu'en ce moment c'est la bonne époque pour ça, le commentaire du Chat m'a instantanément remis le nez dans mes étagères de CD. Alors je vous fais ma sélection perso (sauf que bien évidemment, rares sont les titres dispo en écoute libre... pfff je ferais mieux d'aimer Madonna, ce serait moins compliqué).
Je n'ai trouvé que le clip de mon titre fétiche (Les Séparés, évidemment, avec un nom pareil), alors tu fermes les yeux car ce qu'il y a à voir n'a aucun intérêt et tu écoutes simplement, avec une attention particulière pour le texte que je t'interdis de ne pas aimer (sinon tu sors en silence).
Voilà, cette chanson, c'est mon corps en larmes, c'est mon père, c'est toute ma peine, c'est tout ça.
Il ne faut pas croire que Julien Clerc se résume à Femmes je vous aime, Mélissa, La fille aux bas nylon, et Ma préférence (même si ce dernier titre est juste sublime). Non, Julien Clerc, c'est surtout:
* C'est mon espoir: avec un refrain qui me fait largement penser à quelqu'un
Mais tous les jours, pouvoir te voir
Même dans le noir, c'est mon espoir
Mais pour longtemps, nos quatre yeux
Perdu à deux, un seul regard
C'est mon espoir, c'est ma victoire
* Souffrir par toi n'est pas souffrir (non mais quand je dis que j'aime me faire mal, je fais pas semblant, hein)
Si un jour tu veux revenir
Sans mots, sans pleurs, sans même sourire
Négligemment et sans te retenir
Sans farder du passé tout l'avenir...
* Je sais que c'est elle
Je ne veux pas te dire
Des serment éternels
Éternels
Les réveils sont cruels
Et si l'on me demandait
Sur la terre où est mon ciel
Ou bien si j'ai de l'amour
Comme une vision nouvelle
Moi sans vouloir te nommer
Notre ciel n'a pas d'oreilles
Je leur dirais seulement de toi
Je sais que c'est elle
* Ca commence comme un rêve d'enfant
Toi et moi, on s'en va regarder
Le soleil sous les branches
Et puis parler de toi
Si tout change
Et s'arrange
Il y aura des étés pour toi
Et pour moi
Tu verras
Enfin voilà, clap de fin du chapitre nostalgie avant de terminer sur ce que je chanterai probablement dans quelques mois...
Promets-moi de faire silence
Avec mes souvenirs d'enfance
J'ai eu trente ans
Je suis content
Bonsoir