Oui je râle encore sur ma Poste, et alors? - EPISODE 2
Ou l'art de maîtriser son vocabulaire
J’ai saisi mon téléphone, verte de rage, oui, verte. J’ai composé le numéro de Chronopost, prête à leur passer le savon de leur vie.
« Cet appel sera facturé 0,15€ par minute ». Bande de saligauds. Deux minutes plus tard, j’ai déjà donné trente centimes à ces vauriens. « Votre temps d’attente est estimé à plus de dix minutes ». Bande de lâches. Je raccroche, plus énervée que jamais (même Louloutte en tremblait dans ses bottes).
Puisque c’est comme ça, je vais aller voir les postiers, ceux du guichet, qui n’ont rien à voir avec la choucroute qui se tourne les pouces distribue les colis, mais c’est pareil. Tous dans la même enveloppe.
Tiens, et puis je vais même laisser un mot au facteur pour quand il passera demain.
Premier jet de ma lettre :
Petit morveux de facteur,
La prochaine fois que tu passes par là, prends tes pieds et monte les escaliers pour apporter les colis au domicile des gens car tu es payé pour ça et si tu ne veux pas que je t’épingle à la carabine au prochain Colissimo, tu as intérêt à changer d’attitude dès aujourd’hui, sinon t’es un homme mort et j’irai planter une souris vivante sur ta porte au moindre écart.
A bonne entendeur...
Evidemment, je n’aurais pas signé de mon vrai nom, mais de celui du petit con de voisin qui hurle sur sa mère à longueur de temps (pas le temps de dire ouf qu’il est déjà revenu de ses vacances, c’est moche la vie).
Et puis je me suis dit qu’avec les outils de balistique existants, ils retrouveraient de quelle imprimante cette lettre avait été issue, et vu l’antiquité, ils remonteraient jusqu’à moi (comment ça, je regarde trop les Experts Miami???).
Jet final sur un style « faux-cul » très travaillé :
Cher facteur,
Auriez-vous l’amabilité de bien vouloir vous donner la peine de vous présenter au domicile des personnes destinataires de colis au lieu de prétendre qu’elles sont absentes lors de votre passage?
Sachez que certains d’entre nous prennent des jours de congé pour pouvoir être présents lors de la distribution de colis urgents et qu’il est particulièrement frustrant de devoir ensuite attendre une semaine avant que le bon de retrait ne soit déposé dans la boîte aux lettres.
Un peu de sport ne nuit pas, ces escaliers ne sont pas si difficiles...
Merci de vos efforts.
C’est quand même super soft, non ?
Evidemment, le temps que je fasse l’aller-retour jusqu’à la poste pour récupérer mon Chronopost, ma jolie lettre collée à l'entrée que j’ai mise deux heures à pondre avait disparu.
Un angoisse ultime me saisit alors.
Et si le facteur habitait dans mon immeuble?