Globe-Trotter, ou quand trotter n'est pas suffisant
A genoux. Sur les rotules. Et même plus.
Je reviens d'un voyage. A la fois le plus express et le plus long. Un aller-retour France-Espagne en 24 heures. Dont 12 heures de train. Faute au mauvais temps, l'aéroport de Paris était fermé. Il a fallu trouver une solution alternative: rentrer mais ne pas dormir. Prendre le train et à peine rentré chez soi pour une douche salutaire, repartir à Roissy pour récupérer la voiture restée sur place, reprendre le chemin en sens inverse et se remettre au travail.
Je viens d'enchaîner deux jours de boulot sans dormir, le portable vissé à l'oreille car les autres se foutent bien de savoir si vous êtes dans une calèche ou devant votre ordinateur, votre temps et le leur n'est plus le même, il y a un décalage et il faut se remettre sur les rails en ayant sauté l'étape du repos. Le monde n'a pas avancé depuis lundi, il a filé, il a été si vite. Peut-on à ce point passer à côté du temps? Pendant que l'on se charge d'éteindre les incendies, c'est autant de notre vie que l'on ne voit pas.
Demain je repars. Une autre course encore.
Crevée comme un pneu. Et il faut continuer de rouler. Alors je roule. Je ne sais pas où ni pourquoi, mais je roule.