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Le sac de Manue
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5 mai 2008

L'Elégance du Hérisson

elegance_du_herisson

L’histoire :

Renée est concierge dans un immeuble chic de la rue de Grenelle ; concierge et terriblement cultivée puisqu’elle maîtrise dans toutes ses longueurs le concept de phénoménologie ; concierge, donc aux yeux du monde habitant cet immeuble bourgeois caviardé, illettrée, pauvre et stupide.

Paloma est une jeune adolescente de douze ans ; adolescente et déjà terriblement désillusionnée à propos du reste du monde, hyper-intuitive, acerbe et cinglante sur le jeu des apparences qui se déroule sous ses yeux de gosse de riches.

Renée et Paloma décrivent chacune à leur tour, de leur point de vue, ce microcosme pourri d’hypocrisie et d’a priori qui ne sent à l’aise qu’à la condition que chacun soit à la place que le jugement populaire lui a forgé. Pour respecter cet ordre, Renée joue à la concierge abrutie tandis que Paloma se mure dans le silence en fomentant son suicide prochain.

Au fil des pages, la rencontre se met en place, aidée par Monsieur Ozu, l’ange japonais qui vient d’emménager, et de cette rencontre émerge une renaissance imprévue.

   

Très franchement, je n’aurais pas acheté ce livre si on ne me l’avait pas prêté. Le démarrage a été difficile. J’ai du mal avec le principe selon lequel l’intelligence se mesure par la maîtrise des concepts de philo les plus complexes et par l’utilisation d’un langage forcément élaboré (ça me rappelle quelqu’un qui m’énerve). Le personnage de Renée la concierge qui connaît Marx ou Kant par cœur et s’offusque d’une virgule mal placée est à mes yeux tout aussi caricatural que l’a priori selon lequel les gardiennes d’immeuble sont forcément bêtes et méchantes. Passée cette contrariété, j’ai lu le livre du début à la fin en trois jours.

J’ai aimé l’idée selon laquelle être soi-même, quitte à sortir du moule populaire, est le meilleur moyen de s’ouvrir aux autres sans risquer l’invasion. Ne viennent à vous que ceux qui savent vous reconnaître tandis que les idiots continuent de ne pas vous voir, ou de vous voir selon leurs a priori inébranlables.

On ne peut être ouvert à la rencontre si l’on ment sur sa propre nature et ce mensonge-là va jusqu’à être nocif pour soi-même car il coupe de ceux qui pourraient mettre un peu de soleil dans votre vie. Et précisément, ce sont ces rencontres qui permettent à chacun de vivre, voire de renaître à un moment où l’on pensait les dés jetés.

J’ai aimé ce message, vraiment. Peut-être parce que l’importance d’être soi et d’en assumer sereinement les conséquences sociales est quelque chose de relativement nouveau pour moi, et que depuis que je pratique cette « philosophie », ma vie est infiniment plus facile et épurée des contraintes imposées par le jeu des apparences.

Pour le reste, j’ai trouvé l’écriture tantôt très agréable et juste, tantôt un peu ampoulée, pas toujours évidente ni simple. J’ai volontairement sauté certains passages « étalage de savoir » qui ne me semblaient pas nécessaires à l’histoire ni à la compréhension des personnages. 

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Commentaires
C
Je ne sais pas si tu lis encore tes coms ici. Pas grave, je laisse un com quand même. Parce que je viens de voir le film. Qui m'a retournée. Alors je suis allée acheter le livre. Il m'attend car je suis en train d'en lire en autre et ce hérisson, je veux me le savourer. Bon là tu m'as un peu refroidie... moi qui n'aime pas les étalages de sciences. M'en fiche je vais faire comme toi s'il le faut et sauter quelques paragraphes mais je veux retrouver les émotions qui m'ont traversée en voyant le film. Balasko est toujours étonnante ! Elle m'a fait penser à son interprétation dans le film "trop belle pour toi" où elle se trouvait en rivalité avec Carole Bouquet.<br /> Je crois que je ferais un billet sur le hérisson quand je l'aurais lu. bises à toi Emma
C
J'ai vraiment aimé cet ouvrage, je l'ai dévoré en 2 ou 3 jours, comme toi.<br /> <br /> Je devrais peut-être le relire pour me mettre un peu de baume au coeur, car le retour en France est vraiment douloureux...<br /> <br /> Bisous cocotte.
Le sac de Manue
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